

Année de parution : 2005 |
Pays d’origine : États-Unis |
Édition : CD, Yazoo – 2005 |
Style : Gospel, Country Blues |
On a souvent une image assez négative du christianisme évangélique, moi le premier. Mais il faut leur donner : en dehors des megachurch, certains des adhérents baignent dans un messianisme qui n’est pas dénué de charmes pour qui est à l’aise avec tout le reste : avec les leçons de morale au monde séculier ainsi qu’avec la population quasi entière de certains états américains plus enclins à singer Saint-Paul, leur apôtre par excellence, qu’à se regarder la poutre dans l’œil.
Il y a un livre sur Flannery O’Connor, elle catholique, donc plus proche de Saint-Pierre, qui s’appelle Flannery O’Connor and the Christ-Haunted South. Je ne l’ai pas lu : la référence s’arrête au titre, que j’aime énormément. La formule Christ-Haunted South, en plus d’être belle, me semble toucher à l’essentiel de l’intérêt que plusieurs non-croyants peuvent porter à l’univers du Sud américain et à une chrétienté évangélique aux allures un peu southern gothic – parce que souvent littéraire – laquelle se situe bien nettement hors des institutions.

Washington Phillips fascine parce que dans ce sud hanté par le messie, il semble à même de faire tourner les tables à l’aide de sa voix seule; et de Dieu sait quel instrument. Je propose donc qu’on entende ces enregistrements, datant de la fin des années 20, avant de s’en prendre à tous ces anabaptistes de fond de rang, à ces pentecôtistes et à leurs serpents; à toute cette marmaille religieuse, qui n’est peut-être pas très convaincante, mais certes convaincue, et qui n’est peut-être pas moins envoûtée qu’elle est envoûtante.
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