Mr. Sun Ra and His Arkestra – Bad and Beautiful

Année de parution : 1972
Pays d’origine : États-Unis
Édition : Vinyle, Saturn Research – 2003
Style : Avant-Garde Jazz, Post-Bop

Ne vous fiez pas à la date de parution ! On est pas ici dans le côté groovy-interstellaire de monsieur Ra qui est caractéristique de sa période 70s. Il s’agit plutôt d’un archival enregistré en 1961. Du early Ra donc, de la période où notre joyeux drille un brin cinglé avait encore les deux pieds un peu arrimés sur notre bonne vieille Terre. C’est un album très moelleux, hyper accessible et fort mélodique ; avec quand même ces petites touches obliques/surréelles qui nous font réaliser qu’on est pas ici chez le Jazzman moyen du début des années 60. C’est aussi un enregistrement historique puisqu’il s’agit de la première session studio de sieur Soleil de sa période new yorkaise ; période charnière de 7 ans durant laquelle notre héros cosmique prendra définitivement son envol pour des cieux encore (ici) insoupçonnés.

Il y a beaucoup plus de « Beautiful » que de « Bad » sur ce disque drôlement nommé. C’est une session purement acoustique, avec un Sun Ra au piano qui laisse une place de choix à ses deux saxophonistes solistes talentueux : Pat Patrick au sax baryton et John Gilmore au sax ténor. Se joignent à eux Marshall Allen au sax alto et au flutiau, Ronnie Boykins à la basse ultra veloutée, Tommy Hunter à la batterie… Tout ce beau monde brille de bien belle façon à travers des standards jazz et blues savoureux. Ça swing divinement bien. On ne retrouve qu’une seule composition originale de Sun Ra, « Exotic Two » ; incidemment la meilleure piste du disque et la plus out there.

L’album nous coule dans le tympan tel un long fleuve mielleux et tranquille. C’est l’apaisement suprême de musiciens fabuleux qui viennent tout juste de s’installer dans la Grosse Pomme (métropole du jazz à l’époque)… musiciens qui commencent à y prendre leurs aises, à trouver leurs repaires, à se laisser inspirer par l’architecture, la faune locale, la culture, la vie urbaine… L’Arkestre s’apprête à vivre une quête initiatique qui va littéralement changer le petit monde du jazz underground. « Bad and Beautiful », c’est la mise en bouche racée et nocturne. Et quelle magnifique mise en bouche que voici. Un autre trésor extirpé des coffres à trésor de Sun Ra.


Dans un même état d’esprit, Salade vous recommande :

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s