Obituary – Cause Of Death

Année de parution : 1990
Pays d’origine : États-Unis
Édition : CD, Roadrunner – 1997
Style : Death Metal

Les marécages des Everglades recouvert d’une brume poisseuse et lymphatique. Une déformation terrible et contre-nature est en train de se produire ; entraînée par cette brouillasse qui est tout droit venue d’un anti-monde où les lois terrestres ne s’appliquent plus. L’avilissement suprême se produit, sans retour possible, transformant tout l’environ immédiat en une pourriture céleste divinement flétrie. Les arbres, spongieux et fétides, semblent être faits de chair moribonde brunâtre-violacée, elle même recouverte de millions de spores aux couleurs chatoyantes. Champignons cosmiques qui vomissent épisodiquement une épaisse fumée psychotrope dont le moindre reniflement plonge l’aventurier dans divers états de détérioration physique et mentale. Perte de repères, étourdissements, nausée, rêves éveillés de Grands Anciens et autres Dieux-insectes qui te rongent la matière grise avec leur dents avides et rectilignes, désir bouillant d’auto-cannibalisme se concluant toujours par le retrait violent et soudain (à même ses doigts) de ses propres globes oculaires ; pour les engloutir et les croquer en caquetant dans une langue inexistante. Les altérations, terribles, touchent aussi la faune limitrophe. Les oiseaux, semblant être recouverts de goudron fumant, ont les ailes flétries et granuleuses. Des tentacules roses et juteux qui poussent de leurs entrailles sont maintenant leur seul moyen de se mouvoir de manière patibulaire. Et ils poussent des cris à vous glacer les sens… Des cris qui n’ont rien de notre monde. On dirait le grognement primaire, vorace et stupide des étoiles elles-mêmes… Les alligators ont pris une taille vertigineuse. De plus, ils ont la peau recouverte intégralement de yeux. Des milliers de yeux globuleux regardant dans toutes les directions en même temps. Des petits, des moyens, des gros ; tous jaunâtres, furtifs et méchants. Et dans leurs gueules insatiables, chaque dent acérée est couverte de yeux rouges qui vous regardent avec délice pendant qu’ils vous broient les chairs et les os… Ne parlons même pas des araignées, si ce n’est qu’elle peuvent aisément vous recouvrir l’être tout entier en quelques secondes et se frayer un chemin sous l’épiderme pour y pondre leur progéniture acide qui vous fait fondre de l’intérieur et dégueuler des bébés mygales maculées de sang et de tissus stomacaux/pulmonaires.

En s’enfonçant toujours plus loin dans le marais fuligineux, alors que chaque nouveau pas dans l’indicible peut entraîner la perte totale de la raison (et celle de chaque membre du corps, arraché par une paire de dents venue du grand vide), on finit par oublier ce qu’il y avait avant, ce qu’on a été avant. On erre dans ces limbes de suie et d’humidité saumâtre. Et au centre du marais, on découvre le monument de pierre, sorte de tour approximative aux angles et à la structure impossibles.. Sa construction remonte à des temps plus anciens que le temps lui-même. Le susurrement fielleux de la bête qui y habite finit de faire fondre le peu de matière grise qu’il vous restait. Et là, dans un vrombissement batracien, l’énorme sangsue ailée sort de son tombeau et fonce droit sur vous, sa peau couleur ténèbres lézardée d’appendices rosâtres impatients de se repaître. Tout devient lambeaux et jus d’organes. Le monstre vous liquéfie pour mieux vous boire tout entier.


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