

Année de parution : 1968 |
Pays d’origine : États-Unis |
Édition : Vinyle, Saturn Research – 2007 |
Style : Avant-Garde Jazz au piano |
Souvent, quand un artiste revient à la base, à l’essentiel, seul sur son instrument… on comprend mieux son approche musicale, son vocabulaire sonore, ses méthodes. Par contre, Sun Ra demeure Sun Ra. Obtus jusqu’au bout. Cet album de piano solo franchement oblique ne fait que rajouter une autre (épaisse) couche de mystère et d’incompréhension sur le parcours de l’homme de Saturne. Ce mec est juste à part de tout. Un vrai de vrai « outsider ». Il ne suit pas de chemin bien tracé ; il n’a pas de ligne directrice bien définie. Il avance dans les ténèbres radieuses d’une nuit étoilée, s’enfonçant toujours plus loin dans les ombres… Il n’en fait qu’à sa tête (qui explose toujours d’idées fantasques) et c’est très bien comme ça.
Quand on parcoure ces monorails et ces satellites, on flotte dans une douce incertitude ; on ne sait jamais d’un moment à l’autre vers où on s’en va, ni à quelle vitesse de croisière. Au menu : Détours vaguement bartokiens (on pense au Mikrokosmos de l’hongrois), moments ellingtonesques très mélodiques et touchants, passages rythmés et ultra-syncopés aux signatures de temps plus qu’approximatives, ballades cosmiques sur les anneaux de la planète-mère, averses de notes qui virent parfois à l’orage pour ensuite redevenir ondées bienfaitrices d’été, blues interstellaire où la tradition d’un Lennie Tristano se fracasse au grand fracas post-moderniste… Un casse-tête, je vous dis. Mais fascinant d’un bout à l’autre.
Sun Ra nous donne une belle leçon avec ce disque-énigme : il ne cherche à rien d’essayer de comprendre, de théoriser, d’intellectualiser… Il suffit d’écouter et de ressentir.
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